François II Rákóczi de Felsővadász
mercredi 16 mai 2018, par lucien
jallamion
François II Rákóczi de Felsővadász (1676-1735)
Prince de Hongrie et de Transylvanie de
1704 à 1711
Icône nationale hongroise, il reste
célèbre pour sa guerre d’indépendance de 1703 à 1711 [1] et son opposition aux Habsbourg.
Fils de François Rákóczi et
d’ Ilona Zrínyi né à Borsi [2], dans le comitat de Zemplén [3], quelques mois avant la mort de son père.
Il est l’héritier de plusieurs familles nobles s’étant illustrées dans la lutte
contre les Habsbourg [4].
Il conspire très jeune contre l’autorité
des Habsbourg. Après la défaite des insurgés hongrois, il est séparé de sa
famille et élevé princièrement par les jésuites de Neuhaus [5] en Bohême puis à l’université de
Prague [6].
Il épouse ensuite à Cologne le 26
septembre 1694 une princesse allemande, Charlotte Amélie de
Hesse-Wanfried et obtient un titre de prince du Saint Empire.
De retour en Hongrie en 1694, il noue
des relations vers 1698 avec le Maréchal
de Villars ce qui lui vaut d’être incarcéré en 1701. Il
s’évade, se réfugie en Pologne puis prend la tête de l’insurrection hongroise
de 1703. Il conquiert avec sa troupe de Kuruc [7] toute la Hongrie orientale et reçoit
de la Diète de Gyulafehérvár [8] le titre de prince de Transylvanie le
8 juillet 1704 sous le nom de François II Rákóczi.
Il essaye d’organiser un État kurutz qui
ne prélève pas d’impôts sur les paysans et vit des revenus des domaines
confisqués aux Impériaux. Il met sur pied une industrie de guerre en créant de
nombreuses manufactures et pratique une politique mercantiliste animée par la
mise en place d’un Conseil économique.
Il est proclamé régent de Hongrie en
septembre 1705 et recherche l’alliance française en faisant déclarer les
Habsbourg déchus de leurs droits sur le royaume de Hongrie à l’assemblée d’Ónod [9] le 5 avril 1707.
Les mesures sociales qu’il envisageait
de prendre, notamment l’émancipation des paysans, inquiètent la noblesse tandis
que l’Église se méfie de son entourage protestant.
Battu à Trencsén [10] en 1708, il ne peut empêcher Sándor
Károlyi de négocier une paix séparée avec les impériaux en 1711. Il perd son
titre de prince de Transylvanie en février 1711.
À la paix de Szatmár [11] le 30 avril 1711, les insurgés dont
François II Rákóczi lui-même sont amnistiés s’ils prêtent serment au nouvel
empereur Charles VI de Habsbourg.
François Rákóczi refuse de souscrire à
ce traité et recherche en vain l’alliance du tsar Pierre
1er le Grand. Il plaide encore pour l’indépendance de la Hongrie en
1713 lors des négociations des traités d’Utrecht [12].
Puis passe le reste de sa vie en exil en
Prusse, en France et en Turquie. Il meurt à Tekirdağ [13], en Turquie, le 8 avril 1735. Il fut
inhumé dans la chapelle de l’ambassade de France située aujourd’hui au sein du
lycée Saint-Benoît [14] à Istanbul, à côté de sa mère Ilona
Zrínyi.
P.-S.
Source : Cet article est
partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia François II
Rákóczi/ Portail de la Hongrie/ Prince de Transylvanie/ dictionnaire d’histoire
universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 1082
Notes
[1] La guerre d’Indépendance de Rákóczi désigne
la guerre initiée et menée par le prince François II Rákóczi, de 1703 à 1711
contre l’absolutisme des Habsbourg. La défaite de Rákóczi est sanctionnée par
le Traité de Szatmár le 30 avril 1711.
[2] Borša (hongrois : Borsi) est un
village de Slovaquie situé dans la région de Košice.
[3] Le Zemplin ou Comitat de Zemplin est une
région d’Europe centrale. Le Traité de Trianon (1920) coupe le comitat de
Zemplin, l’un des plus vieux du royaume de Hongrie (11ème siècle à 1920), en
deux parties, la partie nord revenant à la Tchécoslovaquie nouvellement créée,
avec le nom de Zemplin. La partie du sud reste à la Hongrie.
[4] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche
est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autre pour avoir
fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740,
ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire
d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le
nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.
[5] Jindřichův Hradec (en
allemand : Neuhaus) est une ville de la région de Bohême-du-Sud, en
République tchèque, et le chef-lieu du district de Jindřichův Hradec.
En 1511, Adam de Hradec prend possession de la ville. Grand chancelier de
Bohême, il est mentionné, en 1523 comme l’une des huit plus grandes fortunes du
royaume. La Renaissance marque l’âge d’or de la ville. Elle est un temps
(1531-1546) administrée par le régent Krajíč z Krajku na Landštejně
avant de passer à Jáchym (Joaquin) de Hradec, fils d’Adam alors que son frère
Zachariáš (Zacarie) hérite de Telč. Les terres de Hluboká nad Vltavou
(1564) et d’autres manoirs de Bohême méridionale sont ajoutés au patrimoine des
Hradec. Avec Adam II, qui prend possession de son héritage en 1568, commence
une période de séparation d’avec la haute politique et de déclin relatif. Les dettes
sont énormes et la situation financière de la maison de Hradec précaire. Sur
insistance de sa dévote épouse, Catherine de Montfort, l’école jésuite (1595)
et la chapelle de sainte-Marie-Madeleine sont édifiées. Les jésuites se voient
confier le patronage de toutes les écoles. En 1604, la lignée des seigneurs de
Hradec s’éteint. De par le mariage de Lucie Otilie de Hradec avec Vilém Slavata
von Chlum und Koschumberg en 1602, elle passe aux Slavata. Vilém Slavata est
grand chancelier du royaume de 1628 à 1652. La guerre de Trente Ans qui fait
suite à la défenestration de Prague affecte durement la ville passée sous
contrôle protestant : les armées impériales, menées par Bucquoy et
Dampierre assiègent Jindřichův Hradec à trois reprises. La ville ne
se rend qu’après la défaite des armées protestantes à la bataille de la
Montagne Blanche. Vilém Slavata et les Jésuites reviennent en ville
[6] L’université Charles de Prague est une
université tchèque, fondée à Prague le 7 avril 1348 ce qui en fait la plus
ancienne université d’Europe centrale. Elle est aussi considérée comme la plus
ancienne université allemande du fait de ses origines, Prague étant la capitale
du Saint Empire romain germanique au moment de la fondation de l’université
Charles par l’empereur Charles IV.
[7] Kuruc est un terme utilisé pour désigner
les forces armées anti-Habsbourg rebelles du Royaume de Hongrie entre 1671 et
1711. Les soldats fidèles à l’empereur et roi de Hongrie étaient appelés par
les Kuruc Labanc. L’armée Kuruc était majoritairement composée de hongrois et
les principaux généraux étaient souvent hongrois.
[8] Alba Iulia (en hongrois Gyulafehérvár) est
une ville de Transylvanie, dans le département d’Alba (județ d’Alba), dont
elle est le chef-lieu. Elle était la capitale historique, politique et
religieuse de la Principauté de Transylvanie.
[9] Ónod est un village et une commune du
comitat de Borsod-Abaúj-Zemplén en Hongrie.
[10] Trenčín est une ville de l’ouest de
la Slovaquie, sur le cours moyen de la Váh, encaissée entre les Carpates
blanches au nord et à l’ouest, les monts de Strážov à l’est et les monts
Považský Inovec au sud. À l’époque de la Grande-Moravie, Trenčín demeurait
une ville importante. Avec la décadence de l’empire morave, elle fut peu à peu
absorbée par le Royaume de Hongrie émergent ; cette évolution était
consommée à la fin du 10ème siècle. Au 11ème siècle, le château devint la
capitale du Comitat de Trenčín, qui contrôlait la moyenne vallée de la
Váh. Sa position stratégique en faisait la proie des ambitions des trois
royaumes de Hongrie, de Pologne et de Bohême. Après la défaite des Hongrois à
la bataille de Mohács en 1526, la ville et son château se trouvent au cœur de
la guerre de succession pour le trône de Hongrie. Presque un siècle plus tard,
à l’issue de la bataille de la Montagne-Blanche en 1618, les réfugiés hussites
de Bohême viennent grossir la population. Malgré les campagnes militaires
dévastatrices de 1599 et de 1663, ni les Turcs, ni leurs vassaux ne
parviendront à s’emparer de Trenčín. La ville subit à plusieurs reprises
les conséquences des soulèvements hongrois. Quoiqu’elle se soit tenue à l’écart
de l’insurrection d’Imre Thököly, Trenčín est en 1704 le théâtre des
affrontements entre les armées de François II Rákóczi, qui contrôlent le pays,
et l’armée impériale qui défend la forteresse. Le blocus des Kuruc dure quatre
années. Le 3 août 1708, les insurgés se voient infliger une défaite décisive
par l’armée impériale à la bataille de Trenčín, et doivent se replier.
[11] Le traité de Szatmár (ou la paix de
Szatmár ) était un traité de paix conclu à Szatmár (aujourd’hui Satu Mare,
Roumanie ) le 29 avril 1711 entre la maison de l’ empereur Charles VI , les
domaines hongrois et les rebelles Kuruc . Il a officiellement mis fin à la guerre
d’indépendance de Rákóczi , qui durait depuis 1703.
[12] Les traités d’Utrecht sont deux traités de
paix signés en 1713 qui mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne. Le
premier fut signé à Utrecht le 11 avril entre le royaume de France et le
royaume de Grande-Bretagne, le second fut signé à Utrecht le 13 juillet entre
l’Espagne et la Grande-Bretagne.
[13] Ville de Turquie, préfecture de la
province du même nom. Elle est située en Thrace, au bord de la mer de Marmara.
Pendant la période byzantine, elle portait le nom de Bisanthe, puis sous la
période ottomane, le nom de Rodosto. Sous l’Empire ottoman, la ville comptait
plusieurs communautés : Ottomans musulmans, Hongrois, Grecs, Arméniens,
Juifs et Latins.
[14] Le lycée français privé Saint-Benoît est
un établissement francophone d’enseignement secondaire à Istanbul. D’abord
collège jésuite fondé en 1583 dans un monastère bénédictin, il passa sous la
direction des pères Lazaristes en 1783. Dédoublé en deux collèges, masculin et
féminin en 1839, il commence à recevoir ses premiers étudiants musulmans vers
la fin du 19ème siècle.